Après un petit-déjeuner au resto de l'hôtel (vive le jus d'oranges à volonté), Lindsay s'en va au bord de la piscine et moi je vais en taxi au coin de Biscayne Boulevard et de la 79th, début du quartier Mimo (Miami Modern). Ce quartier renferme plusieurs bâtiments de style mid-century et est en train de vivre une revitalisation depuis quelques années. C'est encore un peu miteux, mais des établissements comme Michy's, le restaurant visité lors de notre première journée à Miami, y ont pignon sur rue. Il fait 28 degrés, alors je me couvre de Coppertone, je mets ma casquette et je sors ma caméra.
Sur Biscayne, on retrouve surtout des motels cheap-o au look d'enfer, qui ont tout pour me plaire avec leurs couleurs délavés, leurs néons désuets et leur offre de télé câblée gratuite avec télécommande.
Même les trottoirs sont parsemés de jolis motifs atomiques.
Outres les motels, d'autres édifices commerciaux font aussi bonne figure, et s'intègrent très bien du côté architectural.
Assommée par le soleil, je me réfugie dans un abribus jusqu'à ce que je trouve un taxi. Une dame endimanchée y attend elle aussi son lift.
De retour à l'hôtel, je me garroche dans la piscine. Je suis certaine que de la fumée me sort par les oreilles. Pshhhhhhh! Après un après-midi relax, on se rend à Bay Side pour une croisière à bord du Island Queen, qui nous entraînera dans la baie et autour des îles où habitent les stars. Le concierge de l'hôtel nous avait refilé des coupons, alors ça nous coûte 34 $ pour deux personnes plutôt que 50$. Nice. Baie Side est un lieu touristique comme je les deteste, plein de restaurants crappy, de faux vieux bateaux de pirates et de gens un peu ronds qui boivent et font du shopping dans des boutiques qui vendent du fudge et des ours en peluche. Vite capitaine, emporte-nous loin!
Sur la rive, on peut voir le très comique club qui appartient à la chanteuse Gloria Estefan, avec son toit en forme d'ananas.
Au loin, la ville s'érige au-dessus de l'eau qui brille. Puis, nous entrons dans la zone portuaire, où les cargos rouillés s'apprêtent à décharger leurs marchandises.
Au détour des vagues, Fischer Island, communauté très exclusive où des stars comme Oprah et Tom Cruise possèdent des pieds-à-terre. Pour acheter un condominium, après avoir passé l'admission auprès d'un comité, vous devrez débourser au moins 5 millions de dollars et 150 000$ en frais annuels.
De l'autre côté, des tours de condo s'élèvent contre le ciel, leur architecture rappelant celle d'un château à voiles amalgamé à un vaisseau spacial. Les bateaux de luxe se font de plus en plus nombreux
Nous arrivons sur ce que les guides touristiques désignent comme "Millionaire's Row", les rives d'îles où habitent les stars et les gens d'affaires les plus riches en ville.
Ce manoir a été utilisé dans le film "Scarface", dans le rôle de la maison du personnage titre.
Propriété d'Elizabeth Taylor.
Le patio d'un footballer.
La maison à 50 millions d'un riche docteur qui travaille en pharma. Chaque palmier lui a coûté 10 000$ à importer du Maroc. Y'ont pas de palmiers en Floride? J'imagine que ça lui prenait un ensemble agencé.
La cabane du suave Julio Iglesias.
Cette dame était très énervée quand elle a aperçu la cabane du suave Julio.
Le quai de la maison de Sean Comb a.k.a. Puff Daddy.
La villa où Al Capone venait passer ses étés. La section du devant était pour ses gardes du corps. Yikes!
Le soleil commence à se coucher derrière la ville et perce les jours qui forment souvent la pièce de résistance design des édifices résidentiels de luxe de la ville.
À notre retour, Bay Side est remplie de gens qui n'attendent qu'à faire la fête en mangeant des chips, alors on se sauve vers l'hôtel pour se préparer à aller souper.
L'hôtel de soir.
Je croyais que ce quartier était un genre de centre de la mode, mais c'est en fait une zone qui rassemble des marchands spécialisés dans les articles pour décorer et habiller la maison : draps fin, meubles, tissus, etc. Le restaurant est bondé. Il y a une chouette terrasse, mais nous sommes assises dans la salle principale, qui est accueillante et bien décorée, mais plongée dans la noirceur presque totale - comme c'est le cas de plus en plus dans les restaurants à la mode. Je déteste ça, et pas seulement parce que j'aime prendre des photos, mais surtout parce que j'aime VOIR ce que je mange.
L'éclairage chez Michael's.
Franchement.
Je suis outrée par ce manque de lumière, surtout que la nourriture est vraiment superbe et que mes yeux ont envie de se régaler eux aussi. Je savoure le délicieux Bullet Proof Manhattan de la maison, de la pieuvre grillée accompagnée d'un concassé de poivrons, de tomates et d'olives, puis des ris de veau servis avec un rissotto au citron, le tout accompagné d'un bon Saint-Émilion.
Je dois malheureusement mentionner le service vraiment expéditif de ce restaurant. Les assiettes se sont suivies sans que nous puissions même prendre une gorgée de vin entre les plats. Pas très reposant. Après avoir terminé notre deuxième plat, nous exprimons à la serveuse qui nous presse à choisir un dessert que nous voulons terminer la bouteille de vin (qui n'est entamée qu'à moitié) avant de commander. Cinq minutes à peine passent et elle est de retour, nous demandant "Are you goign to finish the wine?". Come on mademoiselle, soyez à l'écoute un peu. Nous finissons par commander une petite douceur, et je me régale de mon pot de crème à la mandarine et aux mûres, accompagné de deux petits beignets saupoudrés de sucre. Menoumenoum.
Il se fait tard et nous devons faire les bagages, car notre vol est en matinée le lendemain. De retour à l'hôtel, je réalise que la parois intérieure de ma valise a explosé en centaine de morceaux. Zut! D'un autre côté, je suis bien contente que ça m'arrive avant mon départ pour le Japon en mai.
Bye bye Miami!